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Les anecdotes de l'Histoire
7 février 2006

La résistance de Belfort

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Le 16 février 1871 se terminait pour le colonel Philippe Denfert-Rochereau, la fin d'un bras de fer qu'il menait avec les Prussiens menés par Treskov. Malgré leur résistance exceptionnelle, les raisons politiques ont eu raison du colonel: Belfort se rend. En effet, la France emmenée par Napoléon III perd la guerre le 3 septembre 1870. La France est envahie par les armées prussiennes. Cependant, malgré la perte, certaines poches de résistance se forment notamment à Belfort. 

Le général Leboeuf avait affirmé "l'armée prussienne n'existe pas". Or, rapidement, cette phrase si affirmative allait être balayée d'un coup de revers. Vers la mi Août, , la bataille des frontières est perdue; défaites de Forbach, de Froeschwiller, de Nancy en Août, de Sedan en Septembre. Les principales places fortes de l'Est capitulent. Paris est assiegée.

L'état du pays est tragique; à l'intérieur, c'est la désorganisation; à l'extérieur, la France ne rencontre que l'hostilité et l'incomphréansion. Mais surtout, sur le plan militaire, c'est le vide. Dès Sedan, la plupart des chefs militaires, et même le civil Jules Favre, d'accord avec le général Tronchi, ont estimé que la poursuite des hostilité serait une "héroique folie". D'ailleurs, les pourparlers de paix commencent.

La plupart des villes fortifiées situées entre Paris et la frontière du Rhin se rendent. Laon, le 9 septembre, Toul le 23, Soissons le 16 octobre, Metz le 27.

On a repproché au général Ugrich, à Strasbourg, d'avoir capitulé trop tôt. On en peut pas en dire autant du colonel Philippe Denfert-Rochereau, défenseur de Belfort.

Pourtant, à part les incorporés dépourvurs d'instruction militaire, sa garnison ne comprend que deux bataillons de ligne, cinq demi-batteries d'artillerie, une demi-compagnie du génie, au total seize milles hommes, dont trois milles vrais soldats. Les fortifications sont vétustes et certaines munitions datent d'un siècle.

Le 3 novembre le général Von Treskov, à la tête de trente milles hommes, somme la ville de capituler. "Moi vivant, rétorque Denfert-Rochereau, Belfort ne se rendra jamais". Quatre jours plus tard, Treskov lance son premier assaut qui se solde par un échec, comme les suivants. Les Allemands surnomment Belfort, "la fabrique de morts".

A partir du 3 décembre, l'état-major prussien décide un bombardement à outrance. En soixante treize jours, Belfort reçoit quatre vingts dix huit milles obus. Aux harcèlements de l'ennemi, s'ajoutent la faim et les épidemies, d'autant plus que les médicaments font défaut.

La population fait front à la garnison, s'abrite dans les sous sols. A la fin janvier, de terribles combats pour la prise de bastions avancés suscitent les premières et les rares déféctions.

L'armistice est signé depuis longtemps , mais Denfert-Rochereau se refuse toujours à capituler: le 13 février, un émissaire apporte un ordre impératif de cessez-le-feu. Le 16 février, le farouche colonel accepte, à contre coeur de se rendre.

La ville a le droit aux honneurs de la guerre, Treskov allant jursqu'à saluer Denfert-Rochereau de son épée. L'héroique polytechnicien a permis à la France de conserver ce morceau d'Alsace.

Jeudi, nous évoquerons Jacques Doriot.

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